Rencontres de printemps 2018 – 25-26-27 mai au Viel Audon – Balazuc (Ardèche)

Sujet de la thématique : Vernaculaire !

 

crédit photo : Xavier Pages

En tant que culture de l’économie du lieu, de la suffisance tempérée, de la relation à l’autre et d’un art de vivre affranchi aux marges de l’industrialisme, le vernaculaire concerne frontalement le quotidien de centaines de millions d’humains, voire quelques milliards.
Car la problématique du vernaculaire est contemporaine, planétaire et potentiellement résistante. Si elle renvoie spontanément à un passé ou aux pays dits « en développement » elle regarde à plus d’un titre les territoires industrialisés en devoir de remettre en question leur modèle de société.
Comment alors se nourrir aujourd’hui du vernaculaire pour ouvrir à un « local universel » ou à une « universalité située » afin de sortir par le haut d’une modernité en impasse ; comment construire une communauté de destins à partir des racines singulières des entités humaines qui forment le tout et contester l’adhésion décontextualisée de ces identités au modèle unique.

Pour notre compte, nous pourrions alors engager nos réflexions sur un axe prospectif tel que : « vernaculaire ici, là bas, après … »

Le vernaculaire ou comment définir un insaisissable collectif ?

Si la notion de vernaculaire est polysémique, voire très floue, elle n’en fédère pas moins des acteurs hétéroclites engagés dans la contestation des dérives et inconvénients de la société dans laquelle nous vivons.
A quelles peurs, à quelles pertes, à quels désirs répond donc ce concept ?
Identifier ce dont nous ne voulons pas peut-il nous aider à mieux concevoir ce que nous voulons ?

Le vernaculaire peut-il faire l’économie du marché ?

Le vernaculaire vise à répondre aux besoins d’usage immédiats de ceux qui le pratiquent (habitat, mais plus largement activités humaines nécessaires) ; il désigne « l’inverse d’une marchandise » (Ivan Illich) c’est-à-dire ce qui est réalisé pour son usage propre ou celui de sa maisonnée (le domus romain), sans production de biens en vue d’une mise sur le marché. Pour autant, peut-il faire l’économie du marché, est-ce souhaitable, et quelles sont les articulations possibles entre ces deux champs de l’économie?

Le vernaculaire pour inquiéter le productivisme ?

L’économie dominante se caractérise par la primauté de l’emploi sur le métier, la déqualification contre le savoir-faire et la subordination entière des acteurs à leurs conditions de travail sur lesquelles ils peinent à agir.
Ce modèle verrouillant le rapport travail/argent est-il fatal ou peut-on envisager des modes non – ou peu – monétarisés de valorisation du travail ?
Comment extrapoler du système vernaculaire un « indicateur d’utilité sociale » pouvant conduire à d’autres rapports de production ?
Comment remettre des affects dans la sphère marchande ?

Vernaculaire et déprise technologique

Sous couvert d’un certain mieux vivre, le progrès technologique nous équipe volontiers de mécanismes, machines et dispositifs à la convivialité souvent équivoque.
Comment « vernaculariser » nos outils, techniques et modes opératoires pour avoir prise sur leur emploi et une meilleure satisfaction d’usage ?
L’idée d’une productivité augmentée par des outils maitrisés et au service de plus de temps libre peut-elle devenir une utopie concrète ?

Le vernaculaire, alternative au tentaculaire ?

Parce que le vernaculaire s’inscrit dans la sphère domestique, privée, il est moins soumis aux normes (assurantielles, réglementaires …) et donne à celui qui le pratique une plus grande autonomie financière, d’entretien et d’intervention dans le temps pour s’adapter à ses usages.
Ces bonifications sont-elles pertinentes à toutes les échelles de projets ?
Comment les incorporer dans les pratiques professionnelles contractualisées ?

Le vernaculaire porte-t-il un avenir politique ?

Façonner son rapport au monde en privilégiant les ressources et les rapports humains locaux garants de sincérité, plutôt que recourir aux solutions tenant du commerce au loin et de son opacité, reste un choix citoyen qui peine à trouver un relai politique.
Comment corrompre les archétypes consuméristes et accumulatifs à partir de la grille des valeurs vernaculaires ?
En tant que système indissociablement économique, social et culturel, le modèle vernaculaire peut-il participer à fonder de réels projets d’écologie politique ?

Modalités

Nous nous appuierons sur des exemples concrets pour nourrir notre réflexion.

 

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