Date : les 29, 30 avril et 1er mai 2017
Lieux : Monastère de Sainte Croix dans la Drôme
Lien vers le site d’accueil: www.le-monastere.org
« 1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État. 2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. »
article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme
Si la mort d’Aylan en septembre 2015 a été un catalyseur des consciences sur la situation en Syrie, la crispation politique autour des migrations est un phénomène récurrent. La figure du migrant est agitée pour faire peur et alimenter la xénophobie. Pourtant la comparaison avec d’autres périodes historiques montre qu’il n’y a pas de crise migratoire mais plutôt un besoin constant d’une partie des populations à se déplacer. En revanche, avec la création de l’espace européen et avec les idéologies montantes anti-étrangers, il y a une crise de l’accueil des migrants.
La fermeture des frontières de l’Europe a des conséquences tragiques pour des milliers de personnes qui tentent par tous les moyens de rejoindre ses côtes (personnes victimes de conflits, réfugiés climatiques ou économiques).
Dans l’imaginaire spatial, le mur et la frontière occupent une place particulière comme séparation entre le différent et le ressemblant et sont des éléments d’une identité qui se définit par la limite.
Comment sortir de cette idéologie du repli sur soi et briser les frontières dans les têtes ?
Des moyens considérables, financiers, techniques et humains, sont mis en œuvre pour protéger les frontières : murs, fossés, surveillance, etc.
Mais quels sont les moyens mis en œuvre pour l’accueil ?
Il y a parmi les pays européens une diversité d’appréhension de l’accueil, entre par exemple l’Allemagne (200 000 réfugiés régularisés sur une année) et la France (30 000 personnes régularisées sur 80 000 demandes en 2015).
Pourtant en France se mettent en place des réseaux de solidarités envers les migrants.
Les initiatives citoyennes d’accueil autour de Calais sont remarquables alors que l’action de l’État vise principalement la sécurité.
Comment est organisé l’accueil chez le particulier ? Quels sont les réseaux d’entraide existants ?
En France, le parcours du demandeur d’asile est extrêmement difficile et conduit 7 fois sur 10 à un rejet. Les personnes déboutées du droit d’asile n’ont plus accès aux dispositifs d’accueil d’urgence. Beaucoup de personnes se trouvent donc logées malgré elles en hôtels, en squats, dans les bidonvilles.
Que nous apprennent les espaces spontanés des bidonvilles sur le vivre ensemble ? Quelles alternatives à l’entassement dans des hôtels insalubres ? Comment penser l’urbanisme d’urgence (en Europe, des centaines de milliers de personnes vivent en camps spontanés) ?
L’impact de ces lieux de vie sur le tissu urbain est l’objet de stratégie de la part des autorités, entre les bidonvilles et les centres d’accueil d’urgence, situés en périphérie, rarement au coeur des villes.
Quel est le rôle des politiques urbaines dans l’intégration des personnes marginalisées ?
L’accueil de l’autre, c’est aussi l’accueil des personnes en détresse, quelque soit leur origine, géographique ou sociale. L’accueil de l’autre c’est l’ouverture au métissage, à la culture de l’autre, à ses compétences, à sa participation à la vie sociale, car l’hospitalité ne peut se limiter à l’apprentissage de la langue ou à fournir un logement, cela modifie notre façon de vivre ensemble. Dans cette optique, l’insertion sociale doit conduire à l’émancipation, à un habitat où l’émancipation économique, familiale et culturelle peut se vivre.
Quelles formes architecturales sont créées pour ces structures d’accueil ?
Existe-t-il des initiatives de participation des réfugiés à leur futur habitat ?
En ce qui concerne l’urgence, les dispositifs rapides à bas prix (en containers, etc.) sont-ils acceptables ?
Comment les villes refuges peuvent-elles pérenniser l’accueil des migrants comme futurs citoyens de la cité ?
L’accueil des migrants et leur participation à la cité, spontanée, publique ou citoyenne, sont des enjeux humains, architecturaux et urbains tant pour les questions que posent les murs de la honte érigés à nos frontières que pour toutes les initiatives mises en place pour favoriser l’accueil et l’intégration des personnes exilées.
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Les rencontres de printemps permettront d’aborder la notion d’habitat à destination des personnes exilées.
Les organisations spatiales à Calais et dans tous quartiers spontanés démontrent la nécessité de prendre en compte les modes d’habiter dans les programmes d’habitats.
Elles nous rappellent qu’habiter n’est pas seulement se loger, c’est organiser son milieu, participer à la vie économique, sociale et culturelle.
Une meilleure compréhension des cultures des migrants permettrait d’adapter nos visions programmatiques et constructives et de prendre en compte leurs besoins, leurs usages, leurs manières d’habiter le monde.
Les engager à répondre à leur besoin par leurs connaissances, leurs compétences, leurs savoir-faire participerait sans doute à leur émancipation.
Le réseau Écobâtir, réseau francophone de l’éco-construction, réunit des professionnels et amateurs dans des groupes de travail sur les modes constructifs et les pratiques des métiers de la construction.
Les rencontres bisannuelles du réseau Écobâtir permettent aux groupes de travail de se retrouver mais elles sont aussi l’occasion d’une ouverture à tous publics pour une journée de réflexion thématique.
Pour les rencontres de printemps 2017 dans la Drôme, le réseau Écobâtir, dans la démarche critique et de discernement qui le caractérise, abordera l’accueil des migrants à différentes échelles de réflexions, de l’échelle urbaine au logement, du point de vue des politiques publiques et de la société civile.
Ce sujet introduit par des témoignages et des interventions diverses sera approfondi dans des ateliers de travail.
Pour nourrir la réflexion commune sur l’accueil des migrants, de l’urgence à l’émancipation, toute personne intéressée par le sujet est invitée à proposer sa contribution au réseau Écobatir. (faites vos propositions avant le 10 avril à :contact@reseau-ecobatir.org)
Nous vous ferons un retour à réception de votre proposition afin de définir le programme.
Programme détaillé à venir…
Programme des rencontres:
Afin d’avoir une idée plus précise du déroulement des rencontres nous vous invitons à télécharger le programme.
Inscription:
Pour vous inscrire, cliquez sur le lien suivant : formulaire d’inscription en ligne
Ou bien téléchargez et remplissez la fiche papier, qui sera à retourner par courrier à l’adresse indiquée dans le document.
Pour venir :
Vous trouverez plus d’information, pour venir en voiture ou en transport en commun, sur le fichier téléchargeable venir à St Croix.
Afin de faciliter l’organisation de co-voiturage un évènement a été créé sur le site MoveWiz.
Ce site permet :
– de proposer un covoiturage ou s’inscrire dans un covoiturage proposé
– que les participants puissent se contacter de manière à s’organiser en autonomie
– de visualiser les inscrits sur une carte de France, ce qui facilite la préparation des trajets :))